Portrait de Fatima Bellaredj, déléguée générale de la CGSCOP
Je crois que l’on peut changer la vie des gens et que c’est possible en portant des idées de partage et d’égalité.
Fatima Bellaredj grandit dans les Hauts de France, à Lens, et poursuit un baccalauréat littéraire tout en s’engageant bénévolement à l’AFEV, une association d’aide aux devoirs. Bonne élève, elle intègre une classe préparatoire aux écoles de commerce sur les conseils de ses professeurs mais regrette son aspect compétitif et élitiste tout en appréciant l’acquisition d’une culture générale et les amitiés fondées. A la fin de cette première année, elle accède à un poste saisonnier à la Banque de France où elle travaille sur le surendettement des ménages afin de les accompagner dans l’étalement de leurs dettes. Cette expérience lui apprend une certaine humilité, prenant conscience de l’étendue de la pauvreté de beaucoup de ménages en France, nombre d’entre eux n’ayant pas assez pour se nourrir et se vêtir.
Intéressée par l’économie, Fatima Bellaredj fait une licence puis une maitrise d’économie avec une spécialité en statistiques à l’Université de Lille. Sa première année, elle rencontre Nadine Richez-Battesti, une de ses professeures, qui l’introduit à l’économie sociale.
En plus de l’engagement auprès de l’AFEV, Fatima Bellaredj occupe un emploi étudiant d’hôtesse de caisse en parallèle de ses études, elle en garde un très bon souvenir : “ça m’a permis d’être autonome”.
A la fin de ce cycle d’études, elle travaille dans un laboratoire de recherche pendant deux ans avant de déménager à Montpellier, ville à laquelle elle est très liée. C’est là qu’elle rencontre le modèle des sociétés coopératives et participatives (SCOP), où elle travaille durant 9 ans dans la SCOP Amedis, un cabinet d’ingénierie spécialisée dans les politiques publiques, puis intègre l’union régionale des SCOP (URSCOP) de Languedoc Roussillon où elle restera 11 ans. En 2018, Fatima Bellaredj rejoint la Confédération Générale des SCOP et des SCIC (CGSCOP) où elle occupe la fonction de déléguée générale.
Son parcours
- 2018 : Déléguée générale, Confédération générale des SCOP et des SCIC
- 2007 : Directrice du département innovation sociale puis Directrice Générale depuis 2014, Union régionale des SCOP Languedoc-Roussillon
- 2007-2015 : Présidente, Planning familial de l’Hérault 2003-2007 : Gérante, Amedis SCOP
- 2005 : Master Recherche en Sciences politiques, Faculté de droit de Montpellier
- 1995 : Master professionnel sciences économiques, Université de Lille
Engagement dans l'ESS : Les SCOP
Les SCOP sont des sociétés coopératives organisées sous forme de SA, SARL ou SAS dans lesquelles les salariés sont les sociétaires majoritaires (en droit de vote et en capital social). Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir. Alors que les SCOP interviennent historiquement dans le secteur du BTP ou de l’industrie, elles sont présentes aujourd’hui dans la plupart des secteurs d’activités : culture, services aux entreprises et aux collectivités, commerce, alimentation, transition écologique, éducation, etc. En 2021, la CGSCOP recense 4122 sociétés coopératives qui emploient 81 084 salariés sur tout le territoire national et ultra-marin.
Après avoir été membre du conseil de développement de l’Union régionale des SCOP du Languedoc-Roussillon, Fatima Bellaredj rejoint l’équipe pour mettre en œuvre les actions de développement, avec en particulier le lancement du premier incubateur régional d’innovation sociale, Alter’Incub, qui a aujourd’hui quinze ans. Si les incubateurs d’innovation sociale font maintenant partis du paysage de la création d’entreprises sociales, Alter’Incub a permis d’expérimenter et d’en valider le concept. S’inspirant de la méthodologie d’accompagnement des incubateurs technologiques, Alter’incub a intégré l’expertise des acteurs des territoires pour répondre aux nouveaux besoins. Il s’est également déployé dans plusieurs régions et a permis l’accompagnement de plus de 600 projets et la création de 331 entreprises.