Portrait d'Annick Valette, vice-présidente de la MAIF
Mon engagement à été source d'émancipation
Issue d’une famille ouvrière en milieu rural, dans le Poitou, Annick Valette s’est accrochée à l’école publique et au principe d’égalité des chances. Lycéenne, elle s’investit dans une association d’éducation populaire et mène des actions au service du territoire et de ses habitants. « C’est ici que j’ai découvert et expérimenté les modes de décision collective où chaque voix est entendue » témoigne-t-elle. Après le baccalauréat, Annick Valette s’oriente vers la psychologie du travail. Titulaire d’un DESS, en 1986, elle crée Alizé, un organisme associatif qui accompagne les demandeurs d’emploi dans leur insertion professionnelle. « Nous agissions en partenariat avec Pôle Emploi, pour aider les personnes qui rencontraient des difficultés à s’insérer. Nous voulions, sur la base de leurs points forts les aider à se projeter dans un métier qui leur convienne. Parallèlement, nous nous adressions aux employeurs potentiels pour qu’ils s’intéressent à ces personnes et leur donnent leur chance ».
Annick Valette rencontre la MAIF à l’occasion d’une mission d’Alizé à la Maison d’arrêt de Poitiers. « L’instituteur qui intervenait dans cette prison était mandataire du conseil d’administration de la MAIF, dont j’étais sociétaire. Nous avons sympathisé et j’ai compris à ce moment que j’avais affaire à une entreprise singulière, notamment par sa structure militante qui incarne le projet politique du conseil d’administration ». Rapidement, elle accepte de poser sa candidature à un mandat de déléguée des sociétaires. « Élue en 2007, j’ai bénéficié d’un parcours de formation et d’acculturation qui a renforcé mon intérêt pour la MAIF. J’ai découvert une très grande entreprise, pleinement consciente de sa responsabilité sociétale et environnementale. » Passionnée par le sujet, elle retourne à l’Université et valide en 2011 un Master en développement durable à la Faculté de sciences économiques de Poitiers. Elle rejoint le cabinet Chorus, à Niort, spécialisé dans le conseil en responsabilité sociale des entreprises.
L’aventure MAIF se poursuit en parallèle, puisqu’en 2012, elle est la première femme non issue de l’Éducation nationale à entrer au conseil d’administration de la mutuelle d’assurance niortaise. « Ce qui m’a énormément plu, c’est la faculté de la MAIF à aligner un discours militant avec des actes. Ce qui est dit est fait. Au-delà de son appartenance à l’économie sociale et solidaire, c’est une entreprise engagée pour une société plus égalitaire, soucieuse de la protection de l’environnement.
Son parcours
- Depuis 2020 : Vice-présidente de la MAIF
- Depuis 2014 : Trésorière de l’Esper
- 2012 : Élue administratrice de la MAIF
- 2011-2013 : Consultante RH et RSE
- 1988-2010 : Directrice Alizé (86), organisme de formation et de conseil
Engagement dans l'ESS : les femmes à la MAIF
À la MAIF, les femmes composent 68 % du corps salarié, 40 % du conseil d’administration et 50 % des délégués des sociétaires. En 2023, l’entreprise a obtenu 99/100 à l’index Pénicaud qui mesure l’égalité professionnelle hommes-femmes. « J’ai eu la chance d’arriver à un moment de l’histoire où la MAIF souhaitait féminiser et diversifier ses instances dirigeantes » analyse Annick Valette.
"Je pense que ma qualité de femme a joué un rôle dans mon parcours dans l’entreprise. J’ose espérer que ce n’est pas la seule raison. Dans mon esprit, la parité est normale, indispensable et nécessaire. Mais pour avoir du sens, elle doit s’appuyer sur les compétences. C’est ce que j’essaie d’apporter à la MAIF, en tant que personne d’expérience, forte de connaissances acquises au long de ma carrière professionnelle.
MAIF m’a d’ailleurs confié plusieurs fonctions de représentation, dont la présidence de MAIF Impact, un fonds d’investissement dont la gouvernance est entièrement féminine. Il est dédié aux entreprises qui agissent de façon positive sur la société et signataire de Sista, un collectif qui promeut l’émergence de leaders d’entreprise diversifiés."