Lutte contre le gaspillage alimentaire : les attentes et propositions de l'ESS
Le gaspillage alimentaire représente 10 millions de tonnes de produits alimentaires jetés par an en France, selon une étude réalisée pour l’ADEME en 2016. Ces pertes incombent à l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire.
L’industrialisation des systèmes alimentaires a engendré une forte augmentation de la production à l’échelle internationale, qui s’est accompagnée d’une hausse du nombre de produits alimentaires jetés. Avec la flambée des prix liée à la crise économique de 2008 et la prise de conscience écologique, le gaspillage alimentaire est devenu un sujet d’action publique au début des années 2010, avec la mise en place d'un cadre réglementaire incitatif. En 2013, le Pacte National de lutte contre le gaspillage alimentaire est signé. Par la suite, la loi Garot (2016) permet de structurer le cadre règlementaire en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire, notamment en obligeant les acteurs de la distribution à donner leurs invendus à des associations. La loi AGEC (2020) comporte elle aussi un grand nombre de mesures contre le gaspillage alimentaire, comme l’objectif de le réduire de 50% d’ici 2025 et 2030, selon les secteurs.
Depuis de nombreuses années, des structures de l'ESS ont su être pionnières dans le déploiement de solutions très concrètes de lutte contre le gaspillage alimentaire en réponse à des besoins rencontrés dans les territoires. Leurs actions permettent d’agir sur l’ensemble du système alimentaire : production, transformation, distribution, consommation. Elles ont pour priorité de limiter l’impact environnemental du gaspillage alimentaire en contribuant à réduire la production de déchets, en accompagnant la transformation d’une société de consommation de masse vers une société plus sobre et en généralisant la consommation durable pour toutes et tous.
Les évolutions relatives à la lutte contre le gaspillage alimentaire en France conduisent à de nouvelles opportunités pour les structures de l'ESS mais aussi à une fragilisation de leurs modèles socio-économiques. Face à ce contexte changeant, il est essentiel de s'assurer que les structures de l'ESS puissent continuer à exercer leurs activités, notamment celles qui s'articulent avec des missions sociales et de solidarité.
Cette note a été réalisée par un collectif de structures de l'ESS œuvrant à la réduction du gaspillage alimentaire animé par ESS France , en partenariat avec la Fondation AG2R La Mondiale. Elle compile les attentes et propositions des acteurs de la filière.