Analyse détaillée de la conjoncture de l'emploi au second trimestre 2021

L’évolution de l’emploi dans l’ESS au 1er semestre 2021 : Une reprise qui s’intensifie et un rattrapage des pertes de 2020

Alors que 2021 se termine, les données des URSSAF aux premier et deuxième trimestres de l’année révèlent une importante augmentation de l’emploi dans l’ESS : le nombre de postes augmente de 2,3% fin mars 2021 par rapport à la même période de l’année précédente, et de +4,7% en juin 2021 par rapport à juin 2020. L’évolution de l’emploi dans l’ESS suit une tendance similaire à celle du reste de l’économie privée, mais se distingue par une progression légèrement plus importante sur les deux derniers trimestres :

Evolution de l’emploi en glissement annuel sur chaque trimestre entre 2020 et 2021 dans l’ESS et le reste de l’économie privée (hors champ agricole)

Les établissements de l’ESS sont également en forte progression. Après une forte baisse au premier trimestre, de -4,5% par rapport à l’année précédente, suite à la « troisième vague » épidémique de COVID-19 et la fermeture consécutive de nombreux établissements, leur nombre augmente de 3,5% entre juin 2020 et juin 2021.

Evolution des établissements en glissement annuel sur chaque trimestre entre 2020 et 2021 dans l’ESS et le reste de l’économie privée (hors champ agricole)

Après une fin d’année 2020 en demi-teinte, marquée tant par les difficultés rencontrées par les secteurs les plus touchés par les mesures sanitaires, que par l’augmentation importante de l’emploi dans les activités sociales et sanitaires, le début d’année 2021 s’annonce donc comme le moment du « rattrapage » pour l’ensemble de l’ESS. Avec plus de 95 800 postes supplémentaires entre fin juin 2020 et fin juin 2021, la hausse de l’emploi compense largement les pertes observées entre juin 2019 et juin 2020, à l’issue du premier confinement (-44 000 postes, soit -2,1% d’emplois).

Cette augmentation est en grande partie le fait des activités de santé et d’action sociale qui poursuivent une forte dynamique de création d’emplois : avec 21 600 postes supplémentaires entre juin 2020 et juin 2021, elles représentent près de 30% de la hausse totale dans l’ESS. Fait tout aussi marquant : les emplois augmentent également très fortement dans les activités d’arts et de spectacles (+26,0%), dans les activités sportives et de loisirs (+15,3%) et dans l’hébergement et la restauration (+7,0%), soit les principaux secteurs concernés par une baisse de l’emploi en juin 2020. Leurs établissements, dont une partie étaient sortis des statistiques de l’Urssaf car ne déclarant plus de masse salariale[1] au second trimestre de 2020, sont de nouveau présents fin juin 2021 : +8,6% dans les activités d’arts et de spectacles et +3,0% dans les activités sportives et de loisirs.

Ces tendances peuvent ainsi témoigner de la résilience de ces activités qui, dans l’ESS, s’appuient sur un important tissu de petites associations gérées bénévolement, des contrats courts et saisonniers plus facilement « ajustables » à la fluctuation des ouvertures (les contrats d’intermittents du spectacle par exemple), ainsi qu’un soutien important de l’Etat ayant permis ce retour à une situation d’emploi favorable.

En conséquence, les associations portent une grande partie de la croissance de l’emploi entre fin juin 2020 et fin juin 2021, avec une hausse de +5,3% (soit 87 600 postes supplémentaires). Les coopératives, quant à elles, voient leurs emplois augmenter de +1,9% (+3 000 postes), les fondations de +2,9% (+3 100 postes), et les mutuelles de +1,7% (+ 2 000 postes). Si la crise n’est pas terminée et n’efface pas les difficultés structurelles qu’ont pu rencontrer nombre d’entreprises de l’ESS en 2020, les premières observations faites sur les dynamiques de l’emploi en 2021 présentent une reprise soutenue de leurs activités, en réponse aux besoins présents et à venir de la société.

Cet article a été réalisé grâce au partenariat mis en place entre l’Observatoire national de l’ESS et l’Urssaf caisse nationale autour de la mise à disposition de données économiques. Les travaux de l’Observatoire sont possibles grâce au soutien de nos partenaires : La Caisse d’Epargne, la mutuelle Chorum, la Banque des territoires et le Secrétariat d’Etat à l’Economie Sociale, Solidaire et Responsable.

[1] Lié au non renouvellement de contrats à durée déterminée, aux licenciements ou à la mobilisation du dispositif du chômage partiel mise en place par le gouvernement prenant en charge les salaires des effectifs concernés